L’été est là et tout le monde se réjouit à l’idée de se baigner. L’opinion selon laquelle le soleil aide à lutter contre les boutons et les marques d’acné est très répandue. Mais est-ce vrai? Tordons le cou aux idées reçues!

Qu’est-ce que l’acné et qui y est sujet?

L’acné vulgaire est une maladie inflammatoire cutanée chronique hormono-dépendante des follicules pilo-sébacés. Elle se caractérise par des points noirs ou blancs (comédons), des papules inflammatoires, des pustules (boutons), des nodules ou des kystes, apparaissant généralement sur le visage, le dos ou le décolleté. Environ 85% des jeunes de 12 à 24 ans sont concernés. Dans 10 à 40% des cas, l’acné persiste au-delà de l’âge de 25 ans. Chez les femmes, elle peut aussi apparaître pour la première fois plus tard (acné tardive). L’acné touche les deux sexes avec la même fréquence, les adolescents masculins pouvant toutefois être affectés par une forme plus grave.

Quatre facteurs principaux favorisent l’acné:

1. production excessive de sébum (séborrhée)
2. kératinisation excessive du follicule (hyperkératose)
3. prolifération de la bactérie Cutibacterium acnes
4. réaction inflammatoire

La prédisposition génétique, les troubles hormonaux, l’alimentation (produits laitiers, junk food), le tabagisme et le stress peuvent également jouer un rôle.

Acné, acné de Majorque, allergie au soleil… Quelles différences?

Il faut distinguer l’acné «normale» de l’acné dite «de Majorque», une forme particulière d’acné souvent appelée «allergie au soleil» dans le langage courant. Elle apparaît surtout là où la peau est grasse, c’est-à-dire sur les bras et les épaules, le décolleté ou le dos, et résulte de l’interaction entre une crème solaire grasse, le sébum du corps et les rayons UVA. Les crèmes contenant des substances antiallergiques (antihistaminiques) aident à soulager les démangeaisons. Il est en outre recommandé d’utiliser des crèmes solaires non grasses. En règle générale, l’acné de Majorque ne laisse pas de cicatrices, ce qui la distingue de l’acné vulgaire.

En effet, une acné vulgaire mal ou non traitée peut, contrairement à l’acné de Majorque (allergie au soleil), entraîner plus tard des cicatrices ou une hyperpigmentation (appelées marques d’acné). Ce sont des taches de couleur rougeâtre à brun foncé qui peuvent apparaître sur les zones de la peau touchées par l’acné (donc souvent sur le visage, le décolleté et le dos). Leur couleur est due à une production accrue de mélanine, le pigment de notre corps.

Le soleil, et donc les rayons UV, n’atténuent pas les marques d’acné… au contraire

Lorsque ces zones de la peau sont exposées aux rayons UV du soleil, il en résulte une hausse de la production de mélanine. On parle alors d’hyperpigmentation. Une protection solaire efficace (FPS 50+) est particulièrement importante pour ne pas aggraver les marques d’acné existantes par les rayons UV et pour prévenir le développement de nouvelles cicatrices. Pour éviter l’apparition de nouvelles marques, il convient de ne pas presser soi-même les boutons et les points noirs ou blancs. Il vaut mieux se tourner vers une esthéticienne expérimentée, qui peut procéder à un nettoyage des impuretés.

Quels sont les différents degrés de sévérité de l’acné?

On peut différentier plusieurs degrés de sévérité de l’acné en fonction des lésions acnéiques qui dominent et de leur ampleur.

• Acné comédonienne: principalement des points noirs ou blancs
• Acné papulo-pustuleuse: points noirs ou blancs (comédons) plus papules et pustules
• Acné papulo-pustuleuse nodulaire: nodules plus gros et douloureux
• Acné conglobata: forme la plus grave avec points noirs ou blancs groupés, nodules, kystes et formation de cicatrices
• Acné fulminante: rare, mais synonyme d’urgence car accompagnée d’une forte fièvre et de douleurs articulaires

Les points noirs ou blancs sont typiques de l’acné et permettent de faire la distinction avec d’autres maladies telles que la rosacée (rose du visage), une maladie inflammatoire chronique de la peau non contagieuse, ou la dermatite périorale (éruption buccale), une éruption rouge autour de la bouche et du menton. La formation de cicatrices d’acné est la séquelle la plus grave. L’objectif est donc de les éviter en traitant la peau à temps et de manière appropriée.

Comment votre pharmacie peut-elle vous aider en cas d’acné?

Les assistants en pharmacie peuvent aider rapidement et facilement les patients, qui doivent souvent attendre très longtemps avant d’obtenir un rendez-vous chez le dermatologue. L’évaluation du degré de sévérité de l’acné est déterminante pour le choix du traitement. C’est pourquoi les pharmaciens commencent par le définir, dans le cadre d’une «consultation en pharmacie». Cette consultation constitue la base du traitement ultérieur.

Les cas légers à modérés d’acné vulgaire peuvent être traités directement en pharmacie. Selon les cas, le pharmacien peut également remettre des crèmes délivrées sur ordonnance, même sans consultation préalable d’un médecin ou présentation d’une ordonnance. Deux nouveaux médicaments de la «liste B+» sont par exemple disponibles à cet effet. Les médicaments de la «liste B+» sont des médicaments soumis à ordonnance que les pharmaciens peuvent délivrer sans ordonnance pour certaines indications depuis 2019.

L’acné modérée à sévère est toujours susceptible de laisser des cicatrices. C’est pourquoi elle ne peut pas être traitée en pharmacie mais doit être confiée aux mains d’un dermatologue. Ces patients ont besoin de médicaments plus forts qui ne figurent pas sur la liste B+. Si un traitement externe avec des crèmes ne suffit pas, s’il existe une tendance précoce à la formation de cicatrices ou en cas de stress psychique important, un traitement oral avec des comprimés est indiqué.

Degrés de sévérité de l’acné et lieux où ils peuvent être traités

La stratégie de traitement de l’acné comprend une phase d’induction d’au minimum 3 mois suivie par une phase d’entretien d’au moins 6 à 12 mois. Des traitements complémentaires par la lumière, un peeling ou des soins cosmétiques sont d’une aide précieuse lors de la phase d’entretien.

À noter que l’entrée en action est lente: une amélioration n’est constatée qu’après 4 à 8 semaines. Si des rétinoïdes (substances actives apparentées à la vitamine A) sont utilisés, une aggravation momentanée peut également se produire. Dans ce cas, il est recommandé de ne pas interrompre le traitement, mais de n’appliquer la crème qu’un jour sur deux pendant un certain temps, jusqu’à ce que la peau s’y soit habituée. Les pharmaciens sont là pour donner leurs conseils de manière compétente et pour apporter leur soutien tout au long du traitement. En cas d’acné légère à modérée, les patients doivent repasser à la pharmacie après 4 semaines pour vérifier l’efficacité du médicament. Si l’acné n’est que légère, ce contrôle peut avoir lieu plus tard, après 6 à 8 semaines.

Attention: médicaments contre l’acné et protection solaire

Certains traitements contre l’acné, comme le peroxyde de benzoyle, les rétinoïdes ou encore certains antibiotiques, augmentent la photosensibilité cutanée. Il faut éviter l’exposition intensive aux UV et utiliser systématiquement un facteur de protection solaire 50+, même par temps nuageux.

Conclusion: le soleil n’aide pas nécessairement à lutter contre l’acné. Il peut même, dans certaines circonstances, aggraver les problèmes de peau. Demandez en amont un conseil personnalisé à votre pharmacien.

Acné, piqûre de tique et autres tracas de l’été: le mieux est de toujours commencer par consulter votre pharmacie de confiance: votre-solution-sante.ch