Santé des femmes
Quand le cycle menstruel se dérègle
TEXTE: Dr méd. Lydia Unger-Hunt
Pour la plupart des femmes, les règles font partie de leur calendrier mensuel. Mais que faire lorsque le cycle devient plus une source de souffrance qu’une routine en raison d’un syndrome prémenstruel ou d’une endométriose?
Tout d’abord, le syndrome prémenstruel, abrégé SPM, n’est pas un mythe, mais une réalité hormonale pour de nombreuses femmes. On estime qu’une femme sur trois souffrent les «jours précédant les règles» à des degrés divers, non seulement physiquement mais aussi psychologiquement: les symptômes typiques incluent l’irritabilité, la dépression et la fatigue, mais aussi des fringales, des troubles du sommeil ou une sensation de tension dans les seins. Les manifestations apparaissent généralement dans les jours précédant les règles et disparaissent quelques heures après leur début, pour revenir au cycle suivant.
Les déclencheurs exacts du SPM ne sont pas entièrement compris. La cause principale réside probablement dans les fluctuations hormonales, notamment en interaction avec les neurotransmetteurs du cerveau, comme la sérotonine.
Le syndrome prémenstruel -SPM- n’est pas un mythe,
mais une réalité hormonale
pour de nombreuses femmes.
L’aide du gattilier (poivre noir)
Qu’est-ce qui peut aider? Comme souvent, la priorité absolue est une alimentation équilibrée, pauvre en sucre et en caféine, mais riche en magnésium, en acides gras oméga-3 et en vitamine B6, car ces éléments peuvent stabiliser les taux d’hormones. Il est également prouvé qu’une activité physique régulière, la réduction du stress et un sommeil réparateur ont des effets positifs. De nombreuses femmes rapportent aussi une amélioration grâce à des compléments alimentaires à base de plantes comme le gattilier; vous trouverez des conseils à ce sujet en pharmacie. Le millepertuis peut être utilisé pour stabiliser l’humeur, mais attention: avant toute prise, demandez conseil à votre médecin, car des interactions avec d’autres médicaments, comme les contraceptifs hormonaux, sont possibles.
Si la qualité de vie et le quotidien sont fortement affectés par le SPM, mieux vaut consulter son médecin traitant ou son gynécologue pour discuter des analgésiques ou des préparations hormonales appropriés.
Les multiples facettes de l’endométriose
L’endométriose est loin d’être rare; en Suisse, elle toucherait environ dix pour cent des femmes en âge de procréer. Dans cette maladie, un tissu similaire à la muqueuse utérine se développe en dehors de l’utérus, par exemple dans les ovaires, le péritoine ou la vessie. Ce tissu réagit aux changements hormonaux mensuels tout comme le tissu utérin: il s’accumule et saigne, mais ne dispose d’aucune issue naturelle, ce qui entraîne une inflammation et des adhérences.
Les symptômes varient considérablement selon la localisation: certaines femmes souffrent de règles extrêmement douloureuses, d’autres de douleurs lors des rapports sexuels, de la miction ou des selles. Des douleurs abdominales non liées aux règles sont également fréquentes, tout comme des symptômes «systémiques» tels qu’une sensibilité accrue aux infections ou une fatigue marquée. Si les trompes de Fallope et/ou les ovaires sont touchés, l’endométriose peut aussi nuire à la fertilité chez la femme.
Des options thérapeutiques existent
Si vous présentez ce type de symptômes mais n’avez pas encore reçu de diagnostic, n’hésitez pas à consulter votre gynécologue. Même s’il s’agit d’endométriose, des options de traitement sont désormais disponibles. Outre les anti-inflammatoires et les antalgiques, on peut citer l’hormonothérapie, voire la chirurgie. L’objectif est non seulement de soulager la douleur, mais aussi de prévenir la progression de la maladie et d’améliorer la qualité de vie. Une grossesse pourrait alors redevenir envisageable, mais une guérison complète est impossible.
Par ailleurs, la raison exacte pour laquelle la muqueuse utérine colonise d’autres tissus n’est pas encore totalement comprise; la génétique, les influences environnementales et les facteurs nutritionnels semblent tous jouer un rôle. Quoi qu’il en soit, il n’est pas possible de prévenir la maladie.
Congé menstruel: l’Espagne montre l’exemple
En 2023, l’Espagne est devenue le premier pays européen à adopter une loi permettant aux femmes souffrant de règles particulièrement douloureuses, de se faire prescrire jusqu’à trois jours de congés maladie par mois. En Suisse, il n’existe pour l’instant aucune réglementation spécifique, ni au niveau national ni dans les entreprises; certaines sociétés ont toutefois recours à des modèles d’horaires de travail flexibles ou à des accords informels.
Si vous souffrez de symptômes menstruels, votre pharmacie est là pour vous aider:
- Conseils sur les préparations à base de plantes comme le gattilier ou le millepertuis
- Recommandation d’antalgiques adaptés et de compresses chaudes
- Vérification des interactions possibles avec d’autres médicaments
- Conseils d’hygiène de vie et d’auto-assistance pour soulager les symptômes

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