La plupart du temps, on ne prête attention aux yeux que lorsqu’ils ne voient plus aussi bien qu’ils le devraient. L’ophtalmologue Sven Hirsch-Hoffmann explique comment prendre soin de ses yeux.

Monsieur Hirsch-Hoffmann, pour la plupart des gens, le bon fonctionnement des yeux est une évidence. Et pourtant, de nombreuses personnes consultent un ophtalmologue. Quelles en sont les principales raisons?

Sven-Marcus Hirsch-Hoffmann: Le motif le plus fréquent est le besoin de lunettes: les patients ne voient plus bien et la question est de savoir si cela peut être corrigé avec des lunettes. La seconde cause la plus courante concerne la sécheresse oculaire.

Et chez les enfants?

Là encore, il s’agit souvent de lunettes, s’y ajoutent également des examens pour «strabisme» ou inflammation. Bien sûr, cela peut également toucher les adultes.

Qu’en est-il des examens préventifs?

Je les réalise aussi fréquemment, notamment à cause du glaucome ou de la cataracte et dans le cadre du suivi du diabète. On parle ici de maladies oculaires silencieuses. Les problèmes apparaissent progressivement et ne provoquent des troubles de la vision qu’à un stade avancé. Souvent, ce sont les médecins généralistes qui m’adressent leurs patients. Il est recommandé de faire contrôler ses yeux dès la première paire de lunettes de lecture, et à partir de 50 ans, tous les cinq ans.

Qu’est-ce que le glaucome et la cataracte?

Le glaucome est une lésion du nerf optique, généralement due à une pression intraoculaire trop élevée. La cataracte, quant à elle, touche tout le monde tôt ou tard: le cristallin s’opacifie. Il ne faut pas non plus oublier d’autres pathologies liées à l’âge, comme la dégénérescence maculaire. Nombreux sont ceux qui en ont peur et souhaitent la faire contrôler.

Comment se déroule un examen de la vue typique?

Je travaille en étroite collaboration avec le centre ophtalmologique innovant Ebovis à Zurich. Un opticien y effectue l’examen préliminaire. Celui-ci comprend une évaluation de base approfondie et un bref questionnaire sur les problèmes oculaires. Toutes ces données me sont ensuite transmises en ligne pour analyse, et le patient reçoit un compte rendu compréhensible. Dans mon cabinet, j’examine l’acuité visuelle, la pression oculaire et la rétine, puis je discute des résultats directement avec le patient.

Quelles sont les principales options de traitement?

Il s’agit bien sûr de la prescription de lunettes, de collyres contre la sécheresse oculaire ou contre l’hypertension oculaire. Je pratique moi-même de petites interventions, comme l’ablation de tumeurs bénignes ou la thérapie au laser/photothérapie après une opération de la cataracte ou chez les patients atteints de diabète ou de dégénérescence maculaire. Pour les chirurgies plus complexes, j’adresse mes patients à des confrères spécialisés.

Quels sont les traitements au laser que vous déléguez?

Je ne réalise pas les chirurgies laser pour ne plus porter de lunettes. Cette technique consiste à «créer» une minuscule lentille à l’intérieur de la cornée à l’aide d’un laser. Chez les myopes, on amincit la cornée centrale pour améliorer la vision de loin. Chez les hypermétropes, l’effet est plus limité. Après l’intervention, le patient voit à nouveau clairement sans lunettes de loin, mais cela ne corrige pas la presbytie liée à l’âge.

Il existe de nombreuses offres sur le marché…

C’est vrai. Il y a des offres «bon marché» et plus onéreuses de 800 à 3500 francs par œil. En ce qui concerne les offres «bon marché», notamment celles nécessitant un déplacement à l’étranger, l’expérience montre un risque accru de complications.

Peut-on corriger sa vue grâce à un entraînement visuel?

Non, on peut tout au plus améliorer la coordination entre les deux yeux. L’acuité visuelle dépend d’une image nette sur la rétine et de la rétine elle-même. Ce qui ne change pas avec un entraînement.

Y a-t-il des avancées du côté de la recherche?

De nouveaux traitements contre la dégénérescence maculaire sont actuellement un sujet majeur de discussion. L’intelligence artificielle joue également un rôle croissant en ophtalmologie.

Conseils pour des yeux en bonne santé

• Porter des lunettes de soleil à la lumière du soleil.
• Avoir une alimentation saine, riche en vitamines et équilibrée.
• Ne pas fumer et éviter l’alcool.
• Respecter la règle des 20-20-20: après 20 minutes de travail sur écran, regarder au loin à au moins 20 mètres et pendant 20 secondes.
• Réduire le temps passé devant un écran le soir.
• Allergie printanière: une fois rentré à la maison, enlever ses vêtements, prendre une douche et se laver les cheveux, puis enfiler des vêtements propres.
• Utiliser des collyres hydratants pour éliminer le pollen ou des gouttes anti-allergiques.
• Employer un humidificateur ou un purificateur d’air.