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Déjouer la part d’ombre du soleil

Avez-vous déjà remarqué vous aussi que, les jours de grand beau temps, vous avez envie de faire mille et une choses. Simplement parce que, sous l’effet des rayons du soleil, notre organisme libère plus d’hormones du bonheur. Tout semble parfait, si ce n’était les conséquences insoupçonnées de l’exposition au soleil.

Impossible de les percevoir, que ce soit par la vue, le goût, l’odorat, l’ouïe ou le toucher. Voilà qui explique sûrement en partie pourquoi les ultraviolets sont si dangereux pour nous. Bien qu’ils ne représentent que quatre pour cent de la lumière du soleil, il est indispensable de nous en protéger. Mais pour quelles raisons en fait? Est-ce de la prudence exagérée ou vraiment justifié? De quoi parlent exactement les experts quand ils disent qu’une protection solaire rigoureuse vaut toujours la peine?Selon le bureau de prévention des accidents (bpa), la fatigue entraîne des effets similaires à ceux de l’alcool. Un(e) conducteur/trice fatigué(e) estime mal sa vitesse, manque de concentration et réagit aussi lentement que s’il/elle avait consommé de l’alcool. Au pire des cas, il/elle s’endort. Or, un assoupissement d’une seconde peut avoir des conséquences fatales: risques de quitter la chaussée, de percuter des obstacles à vive allure, de déraper ou de partir en tonneau. Environ dix pour cent des accidents de la route sont dus à la fatigue.

Moins de cancers de la peau

La première raison pour laquelle nous devons nous protéger du soleil est sans nul doute le risque de cancer de la peau. Les rayons du soleil qui y pénètrent peuvent altérer notre matériel génétique. Notre organisme commence alors à activer ses mécanismes de réparation. Mais certaines cellules peuvent rester endommagées et devenir cancéreuses. Les conséquences ne se font souvent sentir qu’insidieusement, plusieurs dizaines d’années après l’exposition. D’où la tentation de ne pas se montrer très prudent face au soleil. Ne serait-ce qu’en Suisse, on diagnostique environ 2700 cas de mélanome (tumeur pigmentaire) par an, un cancer qui forme rapidement des métastases. Les tumeurs non pigmentaires (basaliomes, carcinomes basocellulaires) sont elles aussi favorisées par les ultraviolets. Ce type de tumeur ne migre pas vers d’autres organes mais continue de se développer en l’absence de traitement.

Une peau qui démange, rougit et enfle moins

La «photodermatose polymorphe», comme l’appelle les spécialistes, n’est autre que ce qu’on appelle communément l’allergie au soleil. Un nom bien compliqué pour un phénomène somme toute très simple. Au printemps surtout, quand nous pouvons de nouveau profiter davantage du soleil, le contact avec les UVA provoque chez certains des réactions cutanées très proches d’une réaction allergique. Les régions exposées au soleil comme le décolleté présentent alors des démangeaisons désagréables, rougissent et enflent. Les mécanismes en jeu dans l’organisme sont encore largement méconnus. Pour contrer ces symptômes, il est recommandé de s’habituer au soleil par séances de cinq minutes et d’utiliser une crème solaire à indice de protection très élevé. La prise d’antioxydants (p. ex. caroténoïdes) ou de piégeurs de radicaux libres (p. ex. vitamines E et C) peut aussi être utile. Il est également possible de se préparer à l’été par une photothérapie ciblée chez le/la dermatologue.

Moins de rides

Rien d’étonnant à ce que de nombreuses crèmes anti-âge contiennent désormais des filtres solaires. Les ultraviolets et les infrarouges qui composent en partie la lumière du soleil comptent effectivement parmi les principaux «facteurs de vieillissement». Les UVA, en particulier, sont des rayons à ondes longues qui pénètrent profondément dans la peau, libèrent des radicaux libres et favorisent ainsi les rides. Ils endommagent aussi le tissu conjonctif, avec une perte d’élasticité et de tonicité.

Moins de taches pigmentaires

Les personnes atteintes de troubles de la pigmentation doivent aussi se méfier des UV. Souvent, même une courte exposition suffit pour que des taches brunes apparaissent sur le visage ou les mains par exemple. Ce phénomène est en partie d’origine génétique, lié à des troubles du métabolisme ou à des variations hormonales qui, sous l’influence des ultraviolets, entraînent une sécrétion inégale de mélanine au niveau de l’épiderme. Ces taches pigmentaires disgracieuses étant difficiles à éliminer, mieux vaut prévenir que guérir. Et, vous l’aurez sûrement deviné, la prévention passe là aussi par une protection solaire rigoureuse.

Moins de coups de soleil

Au fil de la journée, un excès d’UVB peut insidieusement provoquer un coup de soleil se caractérisant par une rougeur, un gonflement, des douleurs, voire la formation de cloques. Le coup de soleil est en fait un signe d’inflammation aiguë de la peau. Dès que les premiers signes de rougeur apparaissent, c’est que la dose maximale tolérée a déjà été largement dépassée.Il faut savoir que des coups de soleil répétés peuvent augmenter le risque de cancer de la peau. Notre peau n’oublie rien! L’indice de protection (IP, ou FPS) des crèmes solaires indique en fait combien de temps en plus on peut rester au soleil. Si le temps de protection naturel de la peau est de cinq minutes environ, un FPS 20 vous permettra de rester cent minutes au soleil.

Mieux dans sa peau

Un teint hâlé est bien sûr attirant. Mais, d’un point de vue médical, il n’y a pas de bronzage sain. Une bonne protection solaire permet d’éviter un grand nombre de dégâts des ultraviolets sur notre enveloppe corporelle. Ne pensez-vous pas que votre peau a mérité cette considération?

Faits et chiffres

  • Bien que les ultraviolets ne constituent que quatre pour cent environ du spectre solaire, ils peuvent être dangereux.
  • Près des deux tiers du rayonnement ultraviolet quotidien atteint la surface de la Terre entre 11h et 15h.
  • La meilleure protection sur le temps de midi est de rester à l’ombre. Des vêtements au tissage serré, un chapeau et de la crème solaire sont une alternative possible pour pouvoir rester en plein air sans dommage.
  • Le temps de protection naturel de la peau, autrement dit le temps pendant lequel on peut s’exposer sans danger, n’est en moyenne que de cinq à quinze minutes en Europe.
  • Il n’y a pas de bronzage sain.
  • La pigmentation endogène de notre peau offre seulement un indice de protection 2! Un teint hâlé n’est donc jamais un blanc-seing pour s’exposer au soleil sans protection.

La quantité fait toute la différence

Souvent, les quantités de crème solaire utilisées sont insuffisantes. On obtient alors seulement 20 à 30 % de l’effet protecteur déclaré. Quelles sont donc les quantités de crème recommandées pour couvrir tout le corps?

  • Adulte: 30 ml (env. trois cuillères à soupe)
  • Enfant (douze ans): 25 ml (environ cinq cuillères à café)
  • Enfant (quatre ans): 15 ml (environ trois cuillères à café)
    Appliquez de préférence votre crème solaire une demi-heure avant l’exposition et renouvelez régulièrement son application. Attention toutefois: cette opération maintient la protection mais n’allonge pas sa durée.

Cet article a été publié dans une édition d’astreaPHARMACIE et adapté pour le site web. L’édition complète d’astreaPHARMACIE est disponible en pharmacie et paraît dix fois par an.