Du sucre dans le sang

danger imminent

Autor: DR. MED. LYDIA UNGER-HUNT

Le diabète sucré ou «maladie du sucre» ne présente que des symptômes non spécifiques et passe donc souvent longtemps inaperçu. Grâce à un test de glycémie, la maladie peut être détectée plus tôt, ce qui permet d’instaurer un traitement adapté et, dans de nombreux cas, d’éviter des complications graves.

Le diabète sucré est l’une des maladies chroniques les plus courantes dans le monde. Selon l’Office fédéral de la santé publique, près d’un demi-million de personnes en Suisse vivent avec ce diagnostic, et la tendance est à la hausse.

«Une glycémie durablement élevée peut entraîner de graves lésions organiques.»

Les différents types de diabète

Cependant, il n’existe pas «un» diabète, mais différents types ayant des causes diverses:

Dans le diabète de type 1, le système immunitaire de l’organisme détruit les cellules du pancréas qui produisent l’insuline. La fonction de l’insuline est de transporter le sucre du sang vers les cellules – en cas de déficit, le taux de glycémie augmente. Cette forme de diabète touche souvent les enfants et les adolescents.

Le diabète de type 2, anciennement appelé «diabète de l’adulte», est nettement plus fréquent. Dans ce cas, l’organisme produit certes encore de l’insuline, mais les cellules y répondent moins (= «résistance à l’insuline»). L’obésité ou des facteurs génétiques sont souvent impliqués.

Il existe par ailleurs des diabètes provoqués par une grossesse, des infections ou des médicaments.

Les premiers symptômes passent souvent inaperçus

Le diabète peut s’insinuer insidieusement, surtout le type 2, car des symptômes tels qu’une soif constante ou des mictions fréquentes ne sont pas immédiatement associés à cette maladie. Des plaies qui cicatrisent mal ou des infections récurrentes (comme une cystite) peuvent aussi être des indicateurs.

Il est donc important de surveiller régulièrement sa glycémie chaque année, dès l’âge de 45 ans environ (en Suisse, cette mesure est possible dans les cabinets médicaux ou les pharmacies). La valeur normale à jeun doit être inférieure à 5,6 mmol/l.

En effet, si le diabète n’est pas diagnostiqué ou traité, il peut causer de graves dommages à long terme: infarctus du myocarde, AVC, lésions rénales, problèmes rétiniens, voire cécité, lésions nerveuses et mauvaise cicatrisation («pied diabétique») font partie des complications possibles.

Une maladie presque réversible

Dans le diabète de type 2, un changement de mode de vie constitue la première étape du traitement: il s’agit d’adopter une alimentation équilibrée, riche en légumes, produits à base de céréales complètes et légumineuses, avec une quantité relativement faible de farine blanche et de sucre (des édulcorants comme la stévia ou l’érythritol peuvent aider à réduire la consommation de sucre). L’exercice physique et la perte de poids apportent un soutien supplémentaire pour l’organisme.

Si cela ne suffit pas, un traitement médicamenteux est souvent mis en place, principalement la «metformine», une substance active qui améliore l’action de l’insuline et réduit la production de sucre dans le foie. A un stade précoce, le diabète de type 2 peut être partiellement inversé par un changement régulier de mode de vie ou une perte de poids: si le diabète ne disparaît certes pas complètement (la maladie revient en cas de reprise de poids), le métabolisme fonctionne à nouveau presque normalement.

Dans le diabète de type 1 (ou de type 2 avancé), une insulinothérapie par stylos ou pompes à dosage individuel est nécessaire. Le type 1 n’est pas encore considéré comme guérissable, mais la recherche sur les cellules souches offre un espoir pour l’avenir.

Et comment se présente la prévention du diabète de type 2? Comme souvent pour les maladies chroniques, elle repose sur trois piliers, à savoir un poids normal, une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. Ces trois facteurs peuvent à eux seuls être efficaces.

Flux sucré

Le diabète sucré est un terme hybride dérivé du grec «diabetes» = «flux» et du latin «mellitus» = «sucré comme du miel», qui fait référence au goût sucré de l’urine des personnes concernées – une affection déjà connue dans l’Antiquité. Ce n’est qu’au XIXe siècle que la détection du sucre dans le sang est devenue possible. En 1885, il a été établi que le sucre circulait aussi dans le sang des personnes en bonne santé et ne passait dans les urines qu’à partir d’une certaine concentration.

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