Arrêt maladie – qu’est-ce que cela signifie au juste?
L’insécurité est parfois grande quand on se retrouve en arrêt maladie. Rester au lit jusqu’à guérison complète, sortir au cinéma avec des amis ou même faire du sport: qu’est-ce qui est réellement permis?
Seule une petite partie des arrêts maladie délivrés sont liés à une maladie contagieuse, comme la grippe. Un bon tiers des certificats médicaux sont établis pour des troubles musculaires ou squelettiques, et en premier lieu pour des douleurs au dos. Les troubles psychiques donnent presque tout aussi souvent lieu à des arrêts maladie. Selon la maladie diagnostiquée, il peut toutefois être utile de ne pas rester entre ses quatre murs. Voici trois exemples qui vous montreront qu’un arrêt maladie peut être traité de manière bien différente.
Cas numéro un: personne limitée, mais pas immobilisée
Franziska R. a 36 ans. Elle est coiffeuse dans un petit salon. Sa passion, c’est le basket. Lors de son dernier match, elle a trébuché et est malheureusement tombée sur sa main. Les douleurs sont devenues de plus en plus intenses durant la nuit. Elle a donc décidé le lendemain de se rendre chez son médecin. Une radio a montré que le poignet n’était heureusement pas fracturé, mais sévèrement foulé. Le médecin lui a prescrit des antalgiques anti-inflammatoires et l’a renvoyée à la maison avec un arrêt maladie.
Il est évident que, dans cette situation, Franziska R. n’est plus en mesure d’exercer son métier. Impossible de laver ou de couper des cheveux avec un poignet bandé et fortement gonflé. Elle ne peut donc temporairement pas travailler. Elle n’est toutefois pas obligée de rester à la maison. Pourquoi ne pourrait-elle pas passer l’après-midi au cinéma avec ses enfants ou aller boire un café avec une amie jusqu’à ce que son poignet aille mieux? En revanche, se lancer dans de grands travaux de nettoyage à la maison ne serait certainement pas raisonnable et empêcherait la guérison rapide de sa blessure.
Cas numéro deux: quand il est recommandé de se changer les idées
Alice W. a 52 ans. Elle est gérante d’une PME et responsable d’une équipe d’environ 15 employés. Ces derniers temps, elle a de plus en plus souvent atteint ses limites. Le travail s’accumulait et même les nombreuses heures supplémentaires et le travail pendant ses pauses de midi ne lui permettaient pas de venir à bout de toutes les tâches à effectuer. Elle ne voyait pas comment s’en sortir. Un jour, elle s’est complètement effondrée: plus rien n’allait. Le médecin a diagnostiqué un burnout.
Elle a reçu un arrêt maladie pour une longue période. Alice W. a besoin de temps pour retrouver la tranquillité et se régénérer avant de reprendre le chemin du travail. Outre quelques mesures thérapeutiques, le médecin lui a expressément conseillé de bouger beaucoup en pleine nature et de faire du sport, ce qui devrait l’aider à se remettre plus rapidement sur pied. Les rencontres et activités avec des ami(e)s ou les vacances à la mer déjà réservées lui ont été vivement conseillées. En revanche, un city-trip fatigant pour faire du shopping dans la ville trépidante de New York ne serait dans ce cas pas très adapté!
Cas numéro trois: attention, risque de contagion!
Il y a six mois, Martin S. a terminé avec succès ses études d’infirmier. Depuis lors, il travaille dans une maison de retraite médicalisée pour patient(e)s atteint(e)s de démence. Il aime beaucoup son travail ainsi que les rapports qu’il entretient avec les patient(e)s. Mais l’autre jour, alors qu’il venait de commencer sa journée de travail, il a été surpris par les symptômes de la grippe: frissons, douleurs dans les membres et sensation générale de malaise. Les signes classiques d’une infection grippale. Son supérieur l’a immédiatement renvoyé à la maison pour qu’il se repose et guérisse.
Ce cas-ci est différent. Martin S. doit vraiment rester à la maison, car il souffre d’une maladie contagieuse qui peut mettre la santé des autres en danger, surtout les personnes âgées ou les résident(e)s de l’établissement dans lequel il travaille, qui sont souvent en mauvaise santé. S’il continuait d’aller travailler ou avait des contacts avec ses collègues, le risque de contagion serait très élevé. De plus, il ne se sent lui-même pas très bien et est ravi de pouvoir rester à la maison. Il n’a envie de rien. Son corps a besoin de beaucoup de sommeil et de calme pour pouvoir lutter plus rapidement contre le virus.
Une question de bon sens
Ces exemples montrent qu’en matière d’arrêt maladie, toutes les situations sont possibles. Pour savoir ce qui est autorisé ou non, tout dépend du type de maladie. Se rendre à l’opéra, faire une excursion d’une journée en pleine nature, rencontrer des amis: dans certains cas, tout ceci est possible et même conseillé. Quelle que soit la maladie dont on souffre, l’objectif doit toujours être le même: tout faire pour guérir le plus rapidement possible. Telles sont la responsabilité et l’obligation du/de la travailleur/euse!
Pour éviter les malentendus, le/la travailleur/euse est aussi tenu(e) de respecter quelques règles. Il/Elle doit ainsi bien entendu avertir immédiatement et personnellement son employeur/euse de sa maladie, par téléphone ou par e-mail. En général, un certificat médical est attendu à compter du troisième jour de maladie. Le médecin détermine aussi le cas échéant comment et dans quelle mesure son/sa patient(e) est autorisé(e) à passer du temps en dehors de la maison. Ces recommandations doivent donc aussi figurer si possible dans le certificat médical remis à l’employeur/euse. Et enfin, dans le cadre d’une relation de confiance entre l’employeur/euse et le/la travailleur/euse, les deux parties s’efforceront toujours de trouver en cas de maladie une solution qui leur convienne à toutes les deux.
Maladies virales: mieux vaut miser sur la prévention
Il est certes quasiment impossible de se protéger entièrement contre une infection virale, mais le respect de certaines règles d’hygiène peut réduire le risque de contagion. Le plus simple est d’éviter les grands rassemblements de personnes et de se laver régulièrement et méticuleusement les mains, notamment avant les repas. Pour cela, un peu de savon suffit. Les produits désinfectants sont utiles uniquement lorsque vous ne pouvez pas vous laver les mains (en déplacement par exemple).
Si vous êtes malade, essayez d’éviter de contaminer d’autres personnes. Si possible, restez donc à la maison. Si vous toussez ou éternuez, écartez-vous de votre interlocuteur/trice et utilisez des mouchoirs en papier que vous pourrez ensuite jeter. En cas d’urgence, toussez dans le creux de votre bras, et pas dans votre main. Les virus adhèrent sur les mains. Lors d’une poignée de mains ou lorsqu’on touche des objets (poignée de porte, par exemple), ils peuvent se transmettre facilement à d’autres personnes.
Cet article a été publié dans une édition d’astreaPHARMACIE et adapté pour le site web. L’édition complète d’astreaPHARMACIE est disponible en pharmacie et paraît dix fois par an.