Laissez le mal des transports à la maison!
Nasim Eshqi est la grimpeuse professionnelle la plus célèbre d’Iran. Depuis longtemps, elle est une voix influente pour la liberté et l’expérience de soi positive en escalade, mais aussi pour les droits des femmes en Iran. Depuis l’automne 2022, elle vit en exil en Italie.
Vos valises sont bouclées, la voiture est chargée et toute la famille est parée au départ. Vous avez prévu de quoi occuper tout le monde pendant la route et suffisamment d’en-cas et de boissons pour les petites faims. Mais avez-vous pensé à tout pour faire face aux aléas de santé d’un long trajet en voiture? Nausées, maux de tête ou petites blessures – une pharmacie de voyage bien préparée (voir encadré) vous permettra de faire rapidement face aux plus divers désagréments.
«J’me sens pas bien»
Comme si les bouchons et l’ennui ne suffisaient pas, quand l’un des passagers commence à se sentir mal en voiture, ça devient vraiment amusant! Le mal des transports est un phénomène fréquent et touche surtout les enfants entre trois et douze ans. Il survient quand les perceptions de notre sens de l’équilibre et de nos yeux ne concordent pas au niveau de notre cerveau. Quand vous lisez, vos yeux lui disent par exemple «immobilité» mais, avec les tournants de la route, votre organe de l’équilibre lui dit «mouvement». Ces informations contradictoires peuvent être trop difficiles à gérer pour notre organisme. Il réagit par des sueurs froides, une pâleur de la peau, des nausées et des vomissements. Si vous êtes sujet(te) au mal des transports, regardez toujours droit devant vous dans le sens de la marche, évitez les activités comme la lecture et essayez de bouger la tête le moins possible en la laissant reposer sur l’appuie-tête. L’acupression sous le poignet fonctionne bien également. Pour soulager ou prévenir les symptômes, pensez à emporter un remède de la pharmacie contre le mal des transports. Les chewing-gums prévus à cet effet agissent en quelques minutes, car leur principe actif est absorbé par la muqueuse buccale. Les comprimés prennent un peu plus de temps pour agir. Mieux vaut donc les prendre avant le départ. Sachez en outre que certaines préparations peuvent induire une fatigue et ne conviennent donc pas au conducteur. Les remèdes homéopathiques comme Cocculus, en revanche, n’affectent pas les capacités de réaction et sont adaptés à tous les âges.
«J’dois aller au p’tit coin»
Les «arrêts-pipi» sont incontournables dès que le trajet dure plusieurs heures. Un petit nécessaire d’hygiène pour parer à toute éventualité se composant de lingettes, de mouchoirs en papier et d’un désinfectant pour les mains permettra de pallier la propreté parfois douteuse des aires de repos. Les choses se compliquent quand l’intestin commence à se rebeller pendant le trajet. Les adultes peuvent se tourner vers des comprimés à base de lopéramide, un principe actif qui ralentit le transit intestinal et stoppe au moins provisoirement la diarrhée qui s’annonce. Chez l’enfant, des capsules de charbon peuvent parer à l’urgence. On peut également recommander la prise anticipée de préparations probiotiques pour renforcer la flore intestinale.
«J’ai chaud!»
Si le soleil est au top de sa forme et si, en plus de cela, la climatisation fait des siennes, il peut vite faire très chaud à l’intérieur du véhicule. Un problème non seulement pour les enfants mais aussi pour le conducteur: le stress thermique augmente la fréquence cardiaque, fatigue plus rapidement et allonge ainsi les temps de réaction. Par ailleurs, la chaleur peut provoquer des problèmes circulatoires, qui peuvent se manifester par des vertiges, des étourdissements et des accès de transpiration. Il est essentiel d’avoir des apports hydriques suffisants pendant tout le trajet. Faites des pauses et aérez régulièrement l’habitacle. Un complément alimentaire à base de dextrose et d’ingrédients stimulants permettra de relancer la circulation. Un spray d’eau thermale à vaporiser sur le visage sera parfait pour un agréable instant de fraîcheur. Et toute la famille pourra garder la tête froide malgré les heures de voyage.
«J’ai les jambes toutes gonflées»
Lors d’un long trajet en voiture, il n’est pas rare pour les femmes (enceintes) et les personnes plus âgées d’avoir les jambes lourdes, fatiguées et gonflées. La chaleur dilate les vaisseaux, la circulation sanguine ralentit et du liquide se diffuse dans les tissus environnants. La station assise prolongée n’est pas favorable au bon fonctionnement de la pompe veineuse, le sang stagne et les jambes deviennent de plus en plus lourdes et gonflées. Des bas de contention médicaux permettent de soutenir le retour veineux et de prévenir la dangereuse thrombose du voyageur. Si vous êtes passager/ère, alternez fréquemment des mouvements de flex et de pointe avec vos pieds pour stimuler la circulation. Si vous êtes au volant, faites régulièrement des pauses et descendez de la voiture pour faire quelques pas. Puis faites du bien à vos jambes à l’aide d’un gel circulatoire qui rafraîchit et soulage la sensation de tension.
«J’me suis fait mal»
Les arrêts réguliers sont indispensables. Tandis que les grands se dégourdissent les jambes, les petits se défoulent. Écorchures et coupures sont alors vite arrivées mais aussi vite oubliées avec des pansements, des bandages, du désinfectant et des sparadraps. Pour les entorses et les contusions, pensez aussi à emporter un bandage réfrigérant.
«J’ai mal au dos, au crâne…»
La station assise prolongée favorise le mal de dos. Des médicaments comme le paracétamol, l’ibuprofène ou le diclofénac viendront soulager le dos douloureux. Ils sont aussi parfaits pour traiter le mal de tête. Certains antidouleurs peuvent toutefois influencer les capacités de réaction et sont incompatibles avec la conduite (voir encadré). Un flacon à bille avec un peu d’huile essentielle de menthe que l’on appliquera sur les tempes offrira une bonne alternative sans restrictions d’utilisation. Et, qui sait, son parfum délicat vous permettra-t-il d’anticiper avec joie la fin du voyage qui se profile.
Médicaments au volant – êtes-vous bien informé(e)?
Près de 3500 spécialités disponibles en Suisse peuvent avoir des répercussions sur la capacité à conduire et être à l’origine d’accidents graves. Du banal antigrippal, qui semble pourtant inoffensif, à la préparation contre le mal des transports, en passant par l’antihistaminique contre le rhume des foins, de nombreux médicaments, y compris en vente libre, sont incompatibles avec la conduite. Renseignez-vous! Votre pharmacie est là pour vous informer sur la question des «médicaments au volant» et vous permettre de trouver des alternatives adaptées.
Petite pharmacie de voyage pour grands trajets en voiture
- Voies digestives: préparations contre les nausées/le mal des transports et la diarrhée.
- Articles d’hygiène pour les arrêts-pipi: désinfectant pour les mains, lingettes, papier-toilette.
- Chaleur: boisson rafraîchissante, dextrose, spray d’eau thermale.
- Troubles veineux: au besoin, bas de contention, gel circulatoire rafraîchissant.
- Blessures: spray désinfectant, sparadraps, bandages, pincette, pommade antalgique et bande réfrigérante. Aussi disponibles au format de trousse de secours compacte pour la voiture.
- Douleurs et fièvre: paracétamol, ibuprofène ou diclofénac sous une forme appropriée et à un dosage adapté à l’âge. (Tenir compte de l’influence sur les capacités de réaction!)
Cet article a été publié dans une édition d’astreaPHARMACIE et adapté pour le site web. L’édition complète d’astreaPHARMACIE est disponible en pharmacie et paraît dix fois par an.