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Attention, c’est contagieux! La grippe en bref

Le début d’année, marque généralement l’arrivée d’une vague de grippe saisonnière dans le pays. A partir de quand parle-ton d’épidémie de grippe? Quelles différences entre une «vraie» grippe et un simple rhume?

Un toussotement par-ci, un éternuement par-là: quand il fait glacial dehors et qu’à l’intérieur l’air du chauffage assèche nos muqueuses, les virus de la grippe et du rhume nous suivent à la trace. Ils s’échappent des personnes malades par de minuscules gouttelettes lorsqu’elles toussent, éternuent ou parlent, et se répandent dans l’environnement. Les virus restent brièvement en suspension dans l’air, d’où ils sont transmis directement par inhalation. Ils survivent plusieurs heures sur les surfaces environnantes, et pénètrent dans l’organisme de leur prochaine victime par le biais des muqueuses après un contact avec les mains.

La différence entre le rhume et la grippe

Eh bien, ça y est, on l’a attrapé ce satané rhume ! Ou est-ce plutôt la grippe? Les symptômes d’un rhume, également appelé infection grippale, et ceux d’une «vraie» grippe sont similaires, mais les deux maladies n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Alors qu’un rhume se manifeste en général par un mal de gorge et un écoulement nasal, la grippe frappe brusquement par une fièvre soudaine, une grande fatigue, des maux de tête et des douleurs musculaires. Plus de 200 virus différents peuvent être à l’origine d’un rhume. Pour la grippe, en revanche, le coupable est unique et s’appelle le virus de la grippe. Il est divisé en trois types: A, B et C. Les virus de type A sont les plus dangereux pour l’homme et sont responsables de la plupart des cas rencontrés. Ils sont classés en sous-types en fonction de leurs caractéristiques de surface, les sous-types A(H1N1)pdm09 et A(H3N2) de la grippe A étant actuellement dominants. Les virus de type B sont moins fréquents, quant aux virus de type C, ils ne sont guère répandus chez l’homme.

Surveillance nationale des flambées de grippe

Les virus de la grippe sont très contagieux. Afin de détecter précocement une épidémie, la grippe est surveillée en Suisse par plusieurs systèmes de notification. Ainsi, les laboratoires sont tenus de signaler à l’office fédéral de la santé publique (OFSP) tous les cas de grippe avérés et confirmés. Mais, comme toutes les personnes souffrant de symptômes grippaux ne consultent pas nécessairement et que tous les cas suspectés ne font pas l’objet d’un test chez le médecin, ces chiffres ne reflètent pas suffisamment la situation actuelle de la grippe. Ainsi, le système de notification «Sentinella» joue un rôle important dans la surveillance des épidémies de grippe. Environ 180 cabinets médicaux déclarent volontairement et anonymement à l’OFSPP les cas de maladies et de suspicion de grippe. En complément, dans le cadre du système de déclaration hospitalier «CH-SUR», des données sur les hospitalisations en rapport avec la grippe sont collectées.

La vague de grippe

Les chiffres obtenus à partir des systèmes de notification offrent une bonne vision d’ensemble du nombre de cas de grippe qui sévissent actuellement en Suisse. Comme ceux-ci se multiplient pendant les mois d’hiver, on parle de saison grippale entre la semaine 40 d’une année et la semaine 20 de l’année suivante. Si le nombre de cas de suspicion de grippe enregistré et extrapolé à la population dépasse une valeur seuil déterminée, on parle alors d’une vague de grippe. Un tel phénomène est généralement observé entre décembre et mars. Pour la saison grippale 2023/2024, le seuil a été fixé à 68 consultations médicales correspondantes pour 100 000 habitants.

Pas toujours inoffensive

Alors qu’un simple rhume ne présente aucun danger pour les personnes en bonne santé, une «vraie» grippe n’est pas toujours inoffensive. Les virus grippaux se propagent plus fréquemment aux poumons, au cœur et au cerveau que d’autres virus. De plus, la grippe affaiblit fortement le système immunitaire, ce qui facilite une infection secondaire par des bactéries. Des complications sous forme de pneumonie, bronchite ou otite sont des conséquences possibles, pouvant parfois, mettre la vie en danger. Les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes souffrants de maladies chroniques et les enfants nés prématurément sont particulièrement vulnérables. Les complications liées à la grippe entraînent chaque année de 1000 à 5000 hospitalisations et plusieurs centaines de décès.

Beaucoup de repos et une hydratation adéquate

Les personnes qui ont la grippe doivent rester alitées. Il s’agit maintenant de soulager les symptômes et de favoriser la guérison. Pour se faire il faut avant tout se reposer, s’hydrater suffisamment et, le cas échéant, prendre des remèdes disponibles en pharmacie pour réduire les symptômes. Les médicaments antiviraux qui agissent directement sur le virus et inhibent sa multiplication peuvent contribuer à réduire la durée et la gravité de la grippe et à prévenir les complications. Ils sont utilisés en cas de risque accru de forme grave et sont prescrits par un médecin. Il est important de commencer un traitement approprié dans les 24 à 48 heures suivant l’apparition des premiers symptômes, car c’est à ce moment-là qu’il est le plus utile. Et les antibiotiques? Le rhume, tout comme la grippe, est une infection des voies respiratoires supérieures principalement causée par des virus. Les antibiotiques, en revanche, ne sont efficaces que dans le cas de maladies causées par des bactéries, d’où leur inefficacité dans le cas d’un simple rhume ou d’une grippe.

Mieux vaut prévenir que guérir

Le moyen le plus simple et le plus efficace de se protéger contre la grippe est de se faire vacciner chaque année. Une simple piqûre réduit le risque de contracter la grippe saisonnière pour soi-même et pour son entourage, et diminue les possibles complications. Comme les virus grippaux peuvent changer d’une année à l’autre, le vaccin antigrippal doit également être adapté et actualisé chaque année. Il est composé de fragments de virus grippaux tués, cultivés à cette fin spécifique dans des œufs de poule. Ce processus prend du temps. C’est pourquoi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tente dès le printemps de prévoir quels virus pourraient être responsables des cas de grippe de l’hiver suivant. Le degré de protection offert par le vaccin annuel contre la grippe dépend donc de la qualité de cette prévision par rapport aux agents pathogènes qui circulent réellement.

Cet article a été publié dans une édition d’astreaPHARMACIE et adapté pour le site web. L’édition complète d’astreaPHARMACIE est disponible en pharmacie et paraît dix fois par an.